Mailing : l’éternel problème de la liste
Cette bonne idée du jour a été délivrée sur France-Inter, dans l’émission Secrets d’infos consacrée au mouvement des jeunes avec Macron.
Si j’en fais une bonne idée marketing, c’est parce qu’elle « reboucle » avec une technique qui m’est venue aux oreilles qui a fait le succès d’une publication en ligne, consacrée à la santé.
L’éditeur de cette publication voulait se spécialiser sur les médecines douces et autres approches alternatives. Comment se lancer dans ce domaine, déjà bien occupé en matière de publications (des magazines papier existaient déjà) ? Surtout quand on démarre « from scratch » (euh, pardon, de zéro !).
Cet éditeur a eu la même idée que celle qui est présentée ici, dans cette enquête. Celle qu’a utilisé le mouvement des « jeunes avec Macron ». On a cru, en 2016 qu’il s’agissait d’un mouvement né spontanément de l’élan d’une certaine frange de la jeunesse française.
L’enquête de France-Inter révèle qu’il s’agissait en fait d’anciens camarades du ministre des Finances de l’époque, Emmanuel Macron soi-même, passés par les jeunesses socialistes et habitués du lancement de groupuscules apparemment indépendants.
Ecoutez à 2’42, dans le podcast ci-dessous, la recette de l’opération présentée par Jules Aymé, ancien jeune socialiste lui-même.
Constituer sa liste de prospects « c’est pas si compliqué que ça »
« Un site, une pétition, et puis c’est parti. » Voilà ce qu’explique ce témoin du lancement du mouvement « les jeunes avec Macron ».
« Une pétition, cela permet de produire 1000 noms. Une liste qui devient un site internet (il aurait dû dire sur laquelle s’appuie un site internet NDLR) et que va se faire un plaisir de reprendre la presse si on est dans un creux médiatique. »
Bien sûr, en l’espèce, cela a été rendu plus facile par le fait qu’il s’agissait d’appuyer la consolidation politique d’Emmanuel Macron. Mais au-delà de la politique, l’approche peut être intéressante également pour le développement d’activités économiques.
C’est d’ailleurs exactement ce qu’avait fait l’éditeur évoqué ci-dessus. Sa pétition avait été lancée au moment d’un projet de directive de la Communauté Européenne menaçant les médecines douces. Il a tout de suite conquis une liste très importante d’adresses particulièrement ciblées et motivées.
Certes, il faut une vraie cause (sinon la pétition ne rendra pas grand chose).
Certes, il faut un bon moment (pour la même raison).
Certes, il faut une offre ou un produit qui sert cette cause (sinon, la transformation de listes de pétitionnaires en liste de prospects sera un échec).
Certes, il faudra s’assurer enfin d’être totalement conforme au RGPD (ce qui « a priori » se jouera dans la conversion du statut de pétitionnaire à personne intéressée par notre newsletter).
Cela fait pas mal de conditions ? Oui.
Mais si l’on y réfléchit, de nombreuses startups qui ont connu ou vont connaître de grands succès auraient pu commencer comme cela :
- Uber aurait pu s’appuyer sur une pétition du genre « Pas assez de taxis dans nos villes; ça suffit ! »
- Waze aurait pu s’appuyer sur une pétition du genre » Radars pièges sur les routes : ras-le-bol ! »
- Cocolis (co-voiturage de colis) pourrait s’appuyer sur une pétition du genre « Trop de camions sur les routes. Ras-le-bol ! »
- Libertyrider (application de suivi des motards capable de déclencher une alerte automatiquement en cas de chute ou d’accident) pourrait s’appuyer sur une pétition comme les motards savent si bien les produire.
- etc.
Il faut juste être capable de s’identifier à un vrai combat partagée par une vraie catégorie de clients potentiels.
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Ah ! Si seulement, j’avais connu ces 9 techniques de prospection plus tôt