[…] Le scénariste de la famille Bélier est un storyteller génial / Il atteint l’effet « feel good movie » grâce à deux scènes / Mais quelles scènes! / C’est la bonne idée du jour : s’inspirer, pour son marketing de contenu, de ce storyteller / Découvrir également ce qu’Hollywood peut inspirer à votre marketing, grâce à nos confrères du Content Marketing Institut […]
Le scénariste de la famille Bélier, un formidable storyteller
Allez voir la famille Bélier, tout le monde vous le dira : « c’est un film qui fait du bien » . En anglais d’Hollywood : c’est un » feel-good movie« .
Allez le voir en famille pour le plaisir, mais allez le voir aussi... pour votre marketing. En sortant, vous vous interrogerez : mais comment ce film fait-il pour nous mettre dans cet état « qui fait du bien » ?
Comment le réalisateur s’y prend-il pour nous faire atteindre le « feel good effect » ? Comment fait-il pour nous donner envie immédiatement d’en parler autour de nous et d’envoyer nos amis voir ce film pour qu’ils vivent eux aussi la même expérience « bienfaisante » ?
Imaginez que votre marketing suscite le même effet chez vos clients !
N’auriez-vous pas atteint alors votre objectif au-delà de tout ce que vous espériez ?
L’enchaînement très particulier d’émotions que vous allez ressentir en suivant l’histoire de Paula, l’aînée des Bélier, est un formidable cas d’école.
Un must dans l’art de raconter des histoires, le storytelling comme disent les anglo-saxons.
Comment le storyteller de ce film a-t-il construit son scénario ?
Regardez cette présentation
Pouvez-vous vous inspirer de ce fim pour votre content-marketing ?
Bien sûr que oui ! Vous l’avez déjà lu, y compris dans les pages de ce blog, le marketing de contenu, selon nous, c’est, tout comme le cinéma, l’art de provoquer des émotions chez le lecteur de vos articles ou les visiteurs de votre site.
Pourquoi cela ?
Tout simplement parce qu’aucun client n’achète quoi que ce soit de façon rationnelle. Même en business to business. Toute décision d’achat est à 75% au moins le résultat d’une ou plusieurs émotions. La publicité a depuis longtemps su provoquer en nous des émotions qui font acheter, tout en donnant des arguments qui justifient « rationnellement » cette décision non rationnelle.
Les neurosciences sont venues depuis prouver largement cet état de fait.
Bref. Le processus d’achat est une histoire d’émotions.
Savoir provoquer chez le client la « bonne émotion » est donc la tâche première d’un bon vendeur, et par extension, de ceux qui mettent en musique votre marketing de contenu : les copywriters et les storytellers.
Voici donc pourquoi, quand on fait ce métier, il est intéressant d’analyser pourquoi un film devient aussi vite un succès-phénomène. Et c’est ce que nous avons voulu faire, à l’agence du copywriting français. Troisième score du plus grand nombre d’entrées de tous les temps en France au bout d’une semaine, un bouche à oreille parti en flèche dès les avant-premières, des journalistes conquis…
Le film fait un carton. Et même chez les boudeurs, lorsqu’il est assassiné par la critique (cela arrive forcément), les deux scènes dont nous allons parler sont mentionnées comme la raison d’aller quand même voir ce film !
Le storyteller, pardon, le scénariste du film a en effet tout misé sur deux scènes grandioses du point de vue de l’émotion, deux scènes à faire rêver tout marketeur, deux scènes que tout storyteller de marque aura désormais envie de copier.
Tout d’abord le storyteller (scénariste) crée chez vous une frustration jamais vue
Au tout début, vous vous retrouvez face à une scène hyper-classique de petit déjeuner. Comme à la maison. Avec parents et adolescents. A ce stade, le scénariste a réussi l’identification. Première étape essentielle du raconteur d’histoire. Il lui a suffi pour cela de vingt secondes environ.
Dès le premier mot du dialogue, vous comprenez : justement, il n’y a pas de mot. Dans cette famille, on se parle en langue des signes. Dès lors, se construit votre intérêt de spectateur. C’est le premier ingrédient de « la tension » que toute histoire doit créer.
Cette tension augmente au fur et à mesure qu’est mise en scène la dépendance de la famille Bélier en entier envers la jeune adolescente qu’est Paula, la seule entendante des quatre : les relations avec la banque, le médecin, les clients de l’affaire familiale… Tout cela dépend de la fonction d’interprète qu’elle assure.
Les prémices du conflit naissent déjà dans l’esprit du spectateur rationnel. Que se passerait-il si elle s’en allait ?
Cette tension devient vraiment très forte lorsque, avec les scènes de vie au collège, vous comprenez le conflit intérieur qui émerge chez Paula : comment vivre normalement son adolescence, autrement dit ce processus de détachement vis-à-vis de ses parents, lorsque ceux-ci sont tellement dépendants de vous ?
Ce conflit est soudain renforcé par l’élément extérieur aux personnages (ce qui dans toute histoire, transforme une situation de départ en histoire). La jeune Paula possède un don divin : elle a une voix extraordinaire. Elle chante comme personne.
Le spectateur que vous êtes commence alors à avoir le ventre un peu noué. Un conflit insoluble entre deux bons sentiments s’est emparé de vous.
D’un côté « comment être du côté des handicapés ? » (le contraire serait odieux). De l’autre « comment ne pas être du côté d’une adolescente qui risque de louper sa vie, si elle ne se libère pas de ce fil à la patte qu’est sa mission d’interprète? » Ces deux bons sentiments s’opposent en vous. Vous êtes pris !
Bien sûr, le spectateur que vous êtes a déjà vu des centaines de fois au cinéma des situations de ce type. A la fin, les parents qui ont pendant tout le long du film refusé les choix de leur enfant au nom de la raison même, finissent par se rendre aux raisons de sa passion. « Si c’est cela ta vie, alors fais-le ». Il y a forcément un moment où ils comprennent : une scène pivot qui incarne le changement de raison.
Mais là ! Franchement ! Comment faire comprendre la force d’un don tel que le chant à des gens qui ne peuvent le percevoir ?
Osons une comparaison : sauriez-vous vous rendre aux raisons de votre fils de 15 ans qui vous dirait, par exemple: j’ai un don pour le magnétisme, je veux devenir guérisseur ? Le truc incompréhensible par définition, pour vous, être rationnel qui ne possédez pas ce sixième sens. Lui diriez-vous « vas-y fiston, fonce ! », avant même d’avoir compris et vérifié s’il s’agit de don ou d’arnaque ?
Les parents Bélier sont dans le même état. Ils ne peuvent comprendre Paula et son conflit intérieur. Celui que vous, spectateur, partagez avec elle et qui se transforme peu à peu en frustration.
La scène-pivot
Ce sentiment de frustration, le scénariste du film va le mener à un point rarement atteint au cinéma. Une scène exceptionnelle !
Il vous a déjà préparé à l’arrivée de LA scène pivot. Cette scène, vous l’attendez avec impatience.
Et ce, d’autant plus que vous l’avez déjà vue cent fois, cette scène hyper-cliché à Hollywood du spectacle de fin d’année au collège, cette grande scène où les parents se réconcilient avec leur enfant après avoir mesuré à cette occasion, l’ampleur de son talent. Assis dans votre fauteuil, face aux Bélier, vous vous dites, qu’ils vont quand même bien finir par se rendre compte !
Vous avez raison. Cela va bien se passer comme cela. Sauf que le scénariste (en fait ils sont deux : Stanislas Carre de Malberg et Victoria Bedos) a eu l’idée géniale de changer de point de vue.
Depuis le début vous suivez l’histoire du point de vue de l’adolescente. C’est chez elle que la frustration, la peur, la tension est la plus forte.
Tout se passe comme d’habitude, on suit Paula, on partage son trac, son stress. Et au moment le plus fort, au moment où sa voix exceptionnelle se met à enchanter le public, le film change brutalement de point de vue. Et vous met, vous le spectateur, du point de vue des parents sourds.
Le réalisateur coupe le son.
Tout à coup, après avoir partagé la frustration de Paula, vous partagez soudain, la frustration encore plus grande des parents Bélier.
Vous comprenez soudain ce qu’ils ne comprennent pas. Vous donneriez n’importe quoi, je vous le promets, vous seriez prêt(e) à payer n’importe quel prix pour que le réalisateur remette le son et vous fasse entendre la façon incroyable dont la jeune Paula conquiert son public.
Mais non, vous ne l’entendrez pas !
En même temps que vous comprenez vous-même ce qu’ils ne peuvent pas comprendre, vous les voyez, à l’opposé de vous…. en un regard se mettre à accepter ce qui les dépasse et qu’il ne leur appartient pas d’empêcher.
Vous comprenez alors soudain la vraie valeur du geste qu’ils vont accomplir : accepter le choix de leur fille ou comprendre l’incompréhensible !
Dans aucune scène de spectacle de fin d’année de ce style, dans aucune scène d’inversion de ce genre, jamais vous n’avez eu comme ici le moyen de mesurer, presque physiquement, la valeur d’un choix des héros du film.
La scène qui crée l’effet « feel good »
Ne reste plus ensuite qu’à vous mener au climax, la scène la plus forte. Celle qui va résoudre le conflit infernal qui vous torture le ventre depuis tout à l’heure.
Bien sûr, une fois que les parents se sont décidés à aider Paula dans son projet plutôt que de la freiner, il reste un autre conflit à résoudre. Un combat contre le temps. Il faut réussir l’audition. Elle ne se sent pas prête. Deuxième scène archi-cliché. La voilà sur scène qui cumule les maladresses.
Et là, deuxième idée de génie !
Les scénaristes vous mettent, vous, spectateurs, tout à coup, du point de vue du jury.
Bien sûr, elle chante pour vous, et, si vous êtes le jury, c’est que vous représentez du haut de votre savoir tous les publics du monde.
Mais tout à coup elle ne se contente plus de cela.
Tout à coup, elle s’ouvre à un autre public, le seul qui vous soit inaccessible, le plus difficile qu’un jury de chant peut imaginer : un public de sourds.
Soudain, elle sous-titre en langage des signes, pour ses parents entrés subrepticement dans la salle, les paroles de ce qu’elle est en train de chanter.
A ce moment-là, vient de s’opérer une sorte d’échange dans vos émotions. La valeur de la chanteuse qui est en train de naître sous vos yeux est au moins aussi importante que celle du sacrifice (comprendre l’incompréhensible) que viennent de faire ses parents. Et le plaisir que vous ressentez à voir cette naissance est à la hauteur de la frustration que vous avez ressentie.
C’est cela l’effet « feel good ». Le bien-être est d’autant plus puissant que le trouble a été fort. Le trouble, formidablement bien amené, d’une panne de son.
La bonne idée du jour : suivre les traces de ce storyteller
Alors maintenant que vous êtes sorti(e) de la salle apaisé(e), content(e), que vous avez le sentiment d’en avoir pour des dizaines de fois le prix de votre ticket d’entrée, vous vous demandez comment vous pourriez vous aussi mettre vos propres clients dans le même état ?
C’est cela que vous vous demandez sur le chemin du retour, si, par bonheur, vous faites partie de ces responsables d’entreprise éclairés qui ont compris que le marketing est en train de changer et qu’il s’agit d’amener le public à savourer toujours mieux les contenus que vous lui proposez, à se retrouver eux aussi, sous les charmes d’un effet « feel good » ou, au moins d’un effet « Bon sang mais c’est bien sûr ! »
Pour commencer : découvrez les conseils qu’Hollywood pour votre marketing
La première chose à faire est de découvrir ce qu’Hollywood peut faire pour vous. Téléchargez l’ e-book présenté ci-dessus (temps de lecture 7′). Il contient la traduction d’une interview donnée au Content Marketing Institut par une consultante très réputée d’Hollywood. Et recevez ensuite chaque semaine, 5 bonnes idées. Si vous êtes déjà inscrit à notre newslette, vous n’avez pas besoin de vous inscrire, le cadeau est déjà parti…