Marketing de contenu et tablettes de chocolat
Encore une bonne idée du jour dénichée chez Creapills, qui l’a lui-même dénichée chez Affaires pâtissières.
Affaires pâtissières est une petite entreprise du Rhône, spécialisée comme son nom l’indique dans la pâtisserie et dans la chocolaterie.
Emmanuel Allasia, son créateur, n’est pas tombé dans le piège d’aller chercher son inspiration chez Charlie (et la chocolaterie NDLR), mais bien plutôt dans la littérature.
La littérature, la vraie. Celle que l’on emporte avec soi partout : dans le train, à la plage, au lycée.
Bref, la littérature qui se grignote comme les tablettes de chocolat. Et c’est là que cet homme avisé a réussi la synthèse parfaite entre contenu et chocolat.
Autrement dit entre marketing de contenu et produit.
Pour se différencier de tout ce qui fait ailleurs en matière de chocolat (ce qui est un vrai défi), il a eu l’idée de s’intéresser aux packagings des tablettes et de donner aux siennes un look de livre de poche.
Et d’imaginer, avec l’illustratrice Rose Grey, des couvertures de livre-tablette (ou tablette-livre) qui donnent un nouveau sens à l’idée d’un « livre qui se dévore ».
Cerise sur le gâteau (excusez-moi, j’ai pas pu m’empêcher, dès que j’entre dans une pâtisserie, chez moi, la machine à métaphores s’emballe, quitte à recycler de vieilles histoires de cerises). Bon, je disais donc, pompon sur le chapeau : la rédaction des fiches produit.
Le style des « quatrièmes de couverture » est parfaitement imité. Les arguments sont très subtilement placés. Les crédits photo mis en valeur.
Bon, le vocabulaire pourrait être un peu plus enrichi en cacao (« son village d’implantation », franchement !), mais on pardonnera volontiers ces erreurs de jeunesse pour de si jolis premiers romans.
Marketing de contenu et offre produit
Là où Affaires pâtissières est vraiment malin, c’est que l’entreprise ne se contente pas de « jouer sur les mots » ou sur les idées.
D’une part, elle décline son idée avec une box « abonnement » (vous vous abonnez pour recevoir les collections de tablettes). D’autre part, elle vous offre la possibilité de personnaliser vos propres tablettes et commander des couvertures de livres (ou des pochettes de tablettes, là, on hésite sur le choix des mots) personnalisées.
Voici donc où se trouve l’idée est à copier… et peut-être même à approfondir.
Si vous travaillez par exemple dans la parfumerie artisanale, le bio, l’herboristerie, bref, tous ces produits un peu « revivals » qui s’adressent à la nouvelle cible des « selennials » très bien décrite ici par le site adn.eu, …
… si vous êtes dans cette ambiance revival-bio-là, alors vous avez énormément de choses à raconter.
Des histoires de plantes, de renaissances de principes actifs oubliés, de retrouvailles de senteurs du passé, …
Rien qu’à lire vos titres, on doit s’écrier : « Marcel Proust, sors de ce corps ! ».
Imaginez que votre marque s’appelle Michelle Schmidt
Concrètement. Votre marque s’appelle Michelle Schmidt et vous vendez des thés parfumés ou bien des gâteaux artisanaux (la pâtisserie, toujours recommencée) ?
Alors, vous pouvez tenter le coup. Mais attention !
Attention, oui !
En faisant cela, soit vous vous contentez du petit côté clin d’oeil.
Vous ne faites que « casser les codes ». Et il n’y a rien d’autre derrière. Dans ce cas, vous ne faites au fond que de la comm’. Ce sera sympa, mais c’est tout, vous ne serez jamais au final qu’une pâtisserie ou un vendeur thés + gâteaux comme les autres. Vous ne durerez pas longtemps.
Soit vous avez vraiment de nouvelles histoires de thé à raconter, une véritable recherche sur la correspondance des émotions entre thé et gâteaux. Bref, vous avez fait de cette histoire proustienne de dégustation un de vos axes de recherche de travail. Alors tout cela, vous devez le raconter, l’étayer. On doit parler encore parler de vous dans le métier, dans cent ans. En tout cas, ce doit être votre objectif.
Dès lors, faites-en un livre, un vrai, plusieurs même.
Ou faites-en un film, ou plusieurs.
Bref. Construisez vos contenus… en même temps que vos produits. Ils vont s’enrichir les uns les autres.
Votre marketing de contenu sera au coeur même de votre production. C’est plus que normal et légitime. Toute la cohérence de votre offre sera liée à l’histoire que vous allez raconter. A votre storytelling. Et vous devez comprendre que ces mots en « ing » n’ont rien de scandaleux. Bien au contraire.
Ils ne viennent pas « habiller » votre métier, comme on le faisait à l’époque de la « comm ». Ils lui sont intimement associés. Ils le décrivent, ils en sont le sens-même.
Vous ne faites pas ce métier car vous vous intéressez à la clientèle des gens qui « bouffent des gâteaux avec leur thé ». Vous faites ce métier car vous vous intéressez aux gens qui partagent l’art de « retrouver des émotions à l’heure du goûter ». Ce n’est pas le même métier. Et c’est ce nouveau métier, celui des émotions du goûter, que vous devez raconter en détails, sur un blog, dans des livres, bref, partout où se trouveront les gens qui peuvent être sensibles à ces émotions-là.
Rien à voir avec de l’habillage.
C’est le contraire. Votre travail ne doit pas être d’ajouter (des habits), mais d’éliminer (tout ce qui, dans votre métier, pollue votre recherche et vous dévie de votre combat).
Il faut s’occuper de cela très en amont. Le marketing de contenu doit vous aider à vous concentrer sur l’essentiel. Votre essentiel.
Marketing de contenu : et si vous êtes dans le service ?
Vous ne vendez pas des gâteaux ? Votre sujet est plus complexe ?
Raison de plus pour écrire un livre… et même plusieurs.
C’est l’ouvrage qui a rendu célèbre Jacques Séguéla.
Non, il ne lui a pas suffi, comme on le croit trop souvent, de faire la campagne de Mitterrand en 1981. Encore fallait-il qu’il fasse de cette campagne une étude de cas.
Et qu’il établisse le lien entre cette étude de cas-là et toutes les autres, celles de ses autres clients. Encore fallait-il qu’il explique sa philosophie de travail. Sa façon de concevoir la publicité qui, en effet, dans les années 80, venait totalement renouveler le métier de publicitaire.
C’est à partir de là que le métier de la publicité est sorti de son univers purement technique et est devenu un sujet « grand public ». Grâce à lui, et en grande partie, grâce à ce livre.
Vous ne révolutionnez pas votre métier autant que Séguéla l’a fait pour la publicité ?
Ne soyez pas timide ! Si vous cherchez à faire votre métier un peu différemment, vous êtes déjà dans cette démarche.
Et si vous vous donnez les moyens de réfléchir de façon intégrée, c’est-à-dire de mettre le marketing de contenu très en amont de votre démarche, celui-ci nourrira l’ensemble de vos processus de construction de vos offres, les nourrira et ne viendra pas, ex-post, ajouter des couches d’habillage à une offre déjà trop indigeste pour faire une bonne histoire.
Bref. Si vous décidez de travailler comme cela, l’idée de l’ouvrage viendra toute seule.
Notre vision du marketing de contenu ? Assez chocolatée…
A l’Institut du contenu, notre vision du marketing de contenu est assez chocolatée. A l’image de ce que l’on ressent chez Affaires Pâtissières (à condition que cette marque ne se limite pas à l’emballage, bien sûr).
Nous essayons d’arriver le plus en amont possible dans le processus de travail de nos clients. Découvrez notre offre en matière de rédaction de livre.
D’ailleurs, par exemple, vous devriez lire les bonnes feuilles de ce livre.
Redouane Labdoui, chez notre client Inventiv-IT, a une vision très originale du Big Data et de l’intelligence artificielle. Il y voit un combat « Barbares-Empereurs ».
Rien à voir avec l’éternel baratin sur la disruption et tout le toutim. Non, il a bien pesé ses mots. Ces mots, nous les avons explorés avec lui, dans ce livre.
L’histoire qu’il raconte est celle de notre futur immédiat, celle de la valeur des données. Un vrai sujet pour les directeurs des systèmes d’information, les DSI.
Lisez ces bonnes feuilles.
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