Marketing viral : comment diffuser l’enthousiasme
L’idée virale, voilà ce que tout bon marketeur devrait avoir en tête. Et lorsqu’il en a trouvé une, une qui fonctionne, il devrait avoir à coeur de se poser cinq minutes, de se regarder dans la glace et de pousser un grand cri : « Yeah !!! ça y est, je l’ai fait ! »
Oui franchement trouver une idée virale, une vraie, pas juste un petite vidéo rigolote qui fait le tour du web mais dont personne ne fait le lien avec le produit, trouver une idée virale, donc, c’est le top du top du marketing créatif. Le nirvanha du retour sur investissement. Une idée comme celle que vient d’avoir un restaurateur israëlien.
L’un des meilleurs théoriciens du marketing viral, Seth Godin, ancien responsable du marketing direct de Yahoo, a particulièrement bien analysé les principes du marketing viral dans son célèbre livre « La vache pourpre ». Il parle d’idée virus. Et celle dont il est question ici en est une absolument parfaite. Mais avant de l’exposer, relisons Seth Godin.
L’idée virus : le coeur du marketing viral
« Comment se transmet l’idée virus ? » écrit-il. « De prime abord, vous croyez sans doute que les responsables de sa propagation sont les premiers adeptes du produit. Peut-être, mais pas toujours : ils ont la faculté de dénicher un produit intéressant, mais ils n’ont pas nécessairement le pouvoir de le diffuser. Soit ils ne partagent pas leur trouvaille avec leur entourage, soit ils n’ont pas la crédibilité nécessaire pour convaincre les autres de l’adopter. Ce pouvoir, ce sont les contaminateurs qui le détiennent ».
Et oui ! Le plus important dans le marketing viral, c’est d’identifier les contaminateurs.
Cette notion est extrêmement importante. Seth Godin écrit un peu plus loin : « Différenciez vos clients. Identifiez le groupe le plus rentable. Identifiez également le groupe qui semble le plus à même de propager vos idées / produits. Trouvez des façons de développer et de récompenser ces deux groupes et de vous faire connaître auprès d’eux. »
La question fondamentale du marketing viral : qui sont vos contaminateurs ?
Eh oui, tout est là : qui sont vos « contaminateurs » ? Certes, le mot est bizarre. Pour l’avoir testé auprès de clients, c’est un mot qu’ils n’aiment pas. Ils n’ont pas envie d’associer à leur marque ou à leurs produits l’idée de « contamination ».
Mais peu importe le mot, c’est le concept qui compte. Cela part de l’observation d’un fait évident : les influenceurs-relais, ceux qui vont colporter de part en part votre idée, qui vont la propager ne sont pas à rechercher uniquement parmi vos clients.
Ce qui compte, c’est leur capacité d’influence. Et surtout leur méthode d’influence : il n’y a pas que le bouche à oreille sur la place du marché du village à l’heure de l’apéritif.
Il y a désormais les réseaux sociaux, l’influence massive par le « post » ou le « selfie » intelligent.
L’idée virus géniale de ce restaurateur israelien
C’est bien ce qu’a compris le restaurant Catit de Tel Aviv, selon ce que rapporte l’Express.
Attention bien sûr, il s’agit d’un restaurant haut de gamme. On n’est pas chez le routier du coin. On est dans le monde de ceux qui mettent des sous dans l’addition.
(notamment grâce à la ligne Bouteille de Vin, d’où le fait que cette opération est partagée par le restaurant et l’un des vignobles les plus célèbres d’Israël).
Et c’est là le coup de génie : Catit a observé que parmi les gens qui mettent de l’argent dans l’addition, il y a ceux qui le font par amour du goût, bien sûr, et il y en a aussi beaucoup qui le font pour qu’on en parle…
Hier ce snobisme s’exprimait dans les fêtes de famille et les dîners du Rotary, aujourd’hui il s’exprime sur les réseaux sociaux.
A condition de savoir le faire de façon allusive et distinguée.
D’où le concept des ateliers dégustation spécial Instagram. Oui, vous avez bien lu : dégustation spécial Instagram !
Venez dégustez votre plat, servi dans une assiette céramique à fond incurvé, afin que vous puissiez poser votre smartphone et envoyer aussitôt la photo de votre dîner sur votre réseau social préféré.
« Regardez comme c’est beau ce que je vais manger… ! » D’ailleurs, dans le dispositif, le photographe culinaire est présent !Il conseille les clients avant qu’ils dégustent leur plat.
Je prends les paris, je suis convaincu que cette idée a de l’avenir. On peut s’attendre à la voir se développer dans l’univers de la restauration ou de la gastronomie.
D’une part, elle renouvelle le concept de l’atelier gastronomique… Après l’atelier cuisine que tous les grands chefs ont décliné, on peut toucher là une clientèle moins passionnée par l’envie de cuisiner que par celle de photographier et de partager les photos.
Imaginez : » Je vous envoie la photo de la farandole de cèpes sur son canapé fleuri aux groseilles des grands jours que je vais déguster dans 10 minutes, après l’avoir photographiée grâce aux conseils avisés du grand photographe culinaire Marcel Dugenou à qui nous devons la dernière couverture de Gastronomie Magazine… », c’est quand même du plus grand chic, non ? Voilà qui va nous libérer tout le XVIème arrondissement de ses dernières hésitations à l’égard de la pratique du partage sur Instagram.
D’autre part, elle pourrait bien ouvrir un créneau dans l’industrie de la porcelaine.
Imaginez encore : « Nouveau chez Habitat : les assiettes noires incurvées avec support de téléphone portable intégré, conçues par l’artiste céramiste Adi Nissani. Idéal pour inciter vos amis à vanter votre cuisine ou pour contribuer à l’amélioration de la qualité photographique de marmiton.org »
Enfin, elle devrait bénéficier de la complicité objective de tous les community-managers qui traitent peu ou prou de gastronomie ou de restauration. Faire bosser les clients pour qu’ils photographient les plats sous les meilleurs angles, voilà qui va leur changer la vie….
Ne reste plus qu’à trouver quelques petits stimuli par ci par là, du style « faites la couv du prochain « Elle à table » et gagnez un week-end à Tel Aviv avec dîner chez Catit »… Et le mouvement va se développer.
D’accord ou pas ?
Enfin, je dis ça, mais partagez-vous cette analyse ?
Pensez-vous, vous aussi que cette idée a de l’avenir ? Pensez-vous qu’elle sera imitée ?
Croyez-vous qu’il faille d’ores et déjà se lancer dans la vente d’assiettes à bord incurvés et support de smartphone intégré ?
Ou pensez-vous que ce sera là un simple coup, qui ne sera pas imité par les autres marketeurs ?
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