Olivier Andrieu spécialiste SEO raconte son propre site
« On cherche, on fouille, on essaie, on se plante, on recommence… »
Olivier Andrieu, consultant SEO indépendant, est le créateur de la société Abondance. Issu du monde de la télématique, il fut responsable micro-informatique et télématique du Crédit agricole, puis responsable clientèle. Il était également chef de projet internet et responsable de la veille technologique dans le domaine des télécommunications. Il répond à nos questions concernant les choix qu’il a fait pour ses propres sites internet.
La structure du site
Vous choisissez une organisation par grandes rubriques, avec vos 3 derniers articles, vos publications, et surtout, quantités d’articles de Réacteur. Si cela doit permettre à Google de bien comprendre le champ lexical du SEO, le fait d’envoyer votre trafic vers “Réacteur” n’est-il pas contre-productif ? Vous incitez vos lecteurs à ne pas rester sur le site, finalement. Google ne risque-t-il pas d’en déduire que vous ne voulez pas les garder sur Abondance et vous pénaliser?
Olivier Andrieu : La page d’accueil propose 173 liens sortants dont seulement sept vers les derniers articles publiés sur Réacteur. Je pense que le pourcentage est assez “soft”. Je ne vois pas la notion de contre-productivité, en fait. Abondance traite l’actualité quotidienne et reflète ma veille quotidienne. C’est un format “journal”. Réacteur propose des articles de fond au format “Magazine”. Les deux sites se veulent très complémentaires et chacun renvoie la balle à l’autre. C’est voulu. Si le lecteur veut l’actu quotidienne, il reste sur Abondance. S’il désire un site de veille et trouver des articles plus approfondis, il va sur Réacteur. C’est lui qui choisit. Pour Google, pas de soucis, il ne va pas pénaliser un site pour ça. C’est d’ailleurs étonnant le nombre de personnes qui pensent que des liens sortant externes pénalisent un site. Bien au contraire, cela peut même être très bénéfique !
Contenu Premium
Promouvoir un autre site vers lequel on veut diriger une partie seulement de ses prospects (le Premium) sans pénaliser le trafic du site principal est un problème que rencontrent de nombreux éditeurs. Quels conseils pouvez-vous donner pour mener au mieux cette stratégie ?
Olivier Andrieu : Ce n’est pas un problème, c’est une façon de faire. Mon conseil, pensez avant tout à l’internaute, car il faut avant tout le fidéliser et le faire revenir. Donc le mot d’ordre est : qualité ! Surtout au niveau du contenu et de la réponse à l’intention de recherche du visiteur. Le reste, c’est de l’optimisation assez classique, finalement.
La rubrique Actualités
Vous publiez une actu par jour, ce qui est énorme, c’est une veille incroyable. Néanmoins, et c’est logique, ces articles quotidiens contiennent peu de mots (autour de 300 en moyenne). On dit pourtant qu’il vaut mieux moins d’articles mais plus longs, afin que Google puisse bien comprendre de quoi ils traitent. Or, vous, un des papes du SEO en France, vous faites l’inverse… Pourquoi ? Quelle est votre analyse sur le sujet ?
Olivier Andrieu : Je publie en fait entre 1 et 4 actualités par jour. Ça reflète ma veille, que je fais le matin entre 7h et 9h. Je fonctionne comme ça depuis plus de 20 ans. Et comme je fais cette veille, je trouve normal d’en faire profiter tout le monde. En tout cas, les visiteurs d’Abondance. Mon credo : “Quelqu’un qui regarde Abondance tous les matins ne doit rater aucune information importante en termes de SEO”. C’est un challenge ! Après, l’actualité, mais aussi le planning, jouent beaucoup sur la longueur : parfois, une actu est traitée en 200 mots, ou 300, et ça suffit pour être explicite. Parfois, c’est plus long car cela demande plus d’informations, plus d’explications. Mais je me refuse à faire des articles de faible qualité au travers de “remplissage”, tout cela parce que “c’est bon pour le SEO”. Le SEO, pour moi, ça ne se fait pas “au kilo”
Et n’oublions pas que tous les articles ne se prêtent pas au SEO (les “goossips” du lundi, par exemple, son inréférençables, mais il me semble que l’info est importante dans une veille hebdomadaire, il est donc normale qu’elle fasse l’objet d’un article, même sous une forme non-SEO).
En un mot, je ne fais pas du SEO en faisant de l’actualité, je fais de l’actualité que j’essaie de rendre visible grâce au SEO. Il y a une nuance importante !
Les vidéos
Une chaîne avec 9200 abonnés, des vidéos vues 800 à 1000 fois à chaque fois. Vous avez fait le pari de YouTube. Quelle est votre stratégie avec YouTube ? Ramener les gens de YouTube vers votre site ? A chaque fois, vous prenez soin d’insérer le lien vers l’article sous la vidéo. Y a-t-il vraiment un intérêt SEO à ce type de liens depuis YouTube ? Ne sont-ils pas “no-follow” ?
Olivier Andrieu : Il n’y a pas de grande stratégie ici. Aujourd’hui, pour être visible en vidéo, il faut être sur YouTube. Point. Mais je veux compléter mon site Abondance en reprenant également sur le site la vidéo avec des contenus et liens complémentaires. Comme ça, les visiteurs ont tout “sous la main”. Et je ne réponds aux commentaires que sur Abondance, pour faire venir les gens sur le site. Le lien sous la vidéo sert à ça.
Vous pourriez faire le choix dans ces articles de vidéo, de reprendre le texte complet de ces vidéos, plutôt que de rédiger un chapô à ces vidéos. Cela aurait l’avantage d’allonger les articles et d’afficher clairement le champ lexical, traité, non ? Pourquoi ne pas faire cela ?
Olivier Andrieu : C’est dans les cartons depuis un moment chapô + article + transcript + liens, etc. Bref, un “package” complet. Il faut juste que je trouve le temps pour cela.
On peut accéder à ces articles avec des vidéos, à la fois depuis les articles (rubrique actualités) et à la fois depuis une rubrique vidéos. Du point de vue de l’architecture du site, on a donc des croisements. Cela semble, a priori, ne pas suivre les règles du silo ou du topic-cluster, où l’on cherche à tout bien ranger dans des espaces hermétiques entre eux. Vous préférez donc multiplier les possibilités d’accéder à une page donnée pour vos lecteurs ?
Olivier Andrieu : C’est ça. Et je ne connaissais pas le terme de “topic cluster”, c’est mignon. Je ne crois pas à l’hermétisme, pas sûr que le mot existe, ceci dit, mais vous voyez le concept, je pense.
Les guides PDF
Vous faites le choix d’offrir des guides payants, donc avec une véritable politique d’édition. Rien à voir donc avec un tunnel de vente classique où vos prospects accèdent à un doc gratuit en échange de leur email et où ils deviennent clients ensuite. A moins qu’il s’agisse au contraire d’une sélection à l’entrée du tunnel, les clients de vos docs pdf devenant des clients d’audits, puis de formation, etc. Quelle est votre stratégie d’acquisition en la matière ?
Olivier Andrieu : Pas de stratégie particulière, vous réfléchissez trop, je trouve. On est sur Internet : on cherche, on fouille, on se plante, on réessaie, etc. C’est comme ça que ça fonctionne, pas avec de grandes stratégies pré-établies. L’idée est juste de proposer des documents, certes payants (pas trop chers) aux visiteurs qui veulent en savoir plus sur ces points, car ce sont des thématiques sur lesquelles on me pose le plus souvent des tas de questions. Mais ce ne sont pas du tout des produits d’appels. Ils se veulent de qualité et suffisants à eux-mêmes.
Le site Réacteur
Il s’agit du site associé à la newsletter de recherche sur le SEO que vous publiez et qui était à l’origine destinée à vos seuls clients internes. Ce faisant, vous êtes passé du métier de conseil à celui d’éditeur.
Conseilleriez-vous ce type de stratégie à d’autres types d’univers ? Ou le fait de maîtriser le SEO donne-t-il un avantage “natif” à l’activité d’éditeur que l’on peut, en conséquence, intégrer à son métier ?
Olivier Andrieu : En fait, avec Réacteur, je fais un métier que j’adore (éditeur de contenu) en occupant le terrain. En effet, il n’y a à mon avis la place que pour une seule lettre mensuelle payante de ce type en France et je préfère que ça soit la mienne. Je ne gagne pas un sou avec Réacteur. J’essaie d’équilibrer les comptes. Et je veux avant tout proposer aux abonnés des articles de fond, d’excellente qualité, rédigés par des spécialistes reconnus. Le tout pour un tarif très abordable. Si j’arrive à ça chaque mois, je suis heureux ! Le reste, c’est de la littérature, si j’ose dire.
En résumé
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